« Les mois passent et je n’ai toujours pas pris le temps d’écrire un p’tit mot… Pourtant les souvenirs sont là, gravés dans ma mémoire, juste à coté du livre de « Gaspard de la Meije ».
Lundi 6 juillet, il est midi quand on arrive à La Bérarde, la montée est tranquille jusqu’au Refuge du Promontoire et l’accueil est digne de celui du Parc des Ecrins. On boit un verre puis on discute de la course… nous serons quatre cordées qui la feront.
Mardi 7 juillet, 3h15 du matin, c’est le grand jour… partir de nuit est appréciable car cela me permet de moins stresser… Le jour se lève, c’est Grandiose, les conditions sont là pour faire une très belle course et il fait très beau. Tout va pour le mieux jusqu’à la « Muraille de Castelnau » là je la trouve technique à mon goût et un peu trop engagée…mais le plus difficile va arriver le « Pas du Chat » ; Philippe est là, serein il me rassure et fait tout le boulot… Le Glacier Carré me permet de récupérer. La course n’est pas finie… il reste le « Cheval Rouge », un IV sup. délicat qui disent dans les topos… C’est comme toute la course d’ailleurs, un IV en montagne, c’est autre chose ! On arrive enfin au Grand Pic de La Meije 3983m, j’ai plus de jus et je me garde de le dire (erreur de ma part !). C’est seulement à la fin du rappel que je regarde Philippe et que je lui dis ouvertement : « j’ai plus de jus ! ». On est au milieu de la course. Impossible de remonter, il faut terminer (c’est aussi à ce moment là que Philippe se pose des questions… je le saurai que bien plus tard autour d’une bonne bière Euh ! d’un bon panach’ ;-). Je demande à Philippe de ralentir le rythme et de mettre plus de points malgré le fait qu’il faille aller vite dans les manips… Le plus dur a été fait, il reste la brèche Zygmondy a passer et quelques rappels à descendre. Il est 16h15, quand nous arrivons au Refuge de l’Aigle, il n’a plus de bière, une grande « déception » se lit dans nos yeux. On boit un panach’ , je m’allonge, je m’endors et je rêve de la course qu’on vient de faire… Merci Philippe.
Mercredi 8 juillet, on se lève tranquillou, et on redescend vers La Grave… Je suis heureux. On rentre jusqu’à La Bérarde en auto-stop, on arrive vers midi…
Je délecte cet instant de bonheur et je pense déjà à la course qu’on fera l’été prochain. »
Bruno.